Causeur : « Nul. Ou à peu près »

Le magazine de la droite réactionnaire publie une critique au vitriol du film Les Damnés de la Commune le 7 avril 2021. Extraits.

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La Commune selon Arte : copie à revoir

Célébrer la Commune, pourquoi pas ? Mais pourquoi le faire à la manière d’Arte avec Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan, un film au kitsch indigent ? [...]

La Commune se doit d’être une locomotive tous publics en prime-time, et quoi de mieux qu’un bédéaste en poupe pour adapter son propre roman-graphique ? [...]

Survol par un drone arthritique [...]

Le rythme poussif qui en découle interdit toute progression, autrement que par l’incarnation vocale. [...]

Ce tour de passe-passe est signe d’une absence totale de mise en perspective historique, pour ne rien dire du nationalisme va-t-en-guerre des Communards à peine évoqué. [...]

On retrouve ainsi les mantras ânonnés qu’on entend partout des informations radio et télévisuelles aux fictions subventionnées par le CNC, des publicités aux réseaux sociaux, une sorte de bruit blanc de l’époque qui ne veut plus rien dire, et ne provoque plus qu’une immense lassitude. Le mari de Victorine boit, il la bat, elle travaille pour deux, est payée deux fois moins que les gardes nationaux, etc. Ce dernier point s’explique très certainement par la probabilité bien plus forte qu’ils ont de mourir au combat, mais le commentaire préfère laisser planer l’aile de corbeau du patriarcat systémique. [...]

Cette optique tire-larmes est parfaitement rendue par l’interprète de Victorine, Yolande Moreau, qui délivre toutes ses répliques d’une voix de petite fille sénile. [...]

La faiblesse de la forme et du fond va jusqu’à contaminer l’image qu’on se fait de la Commune, très à la mode chez les Parisiens d’aujourd’hui qui ont chassé les pauvres, bien loin dans les banlieues. [...]

On pourrait retourner à Meyssan la seconde moitié du compliment que Billy Wilder réservait au Journal d’Anne Frank (George Stevens, 1959) : « C’est bien, mais j’aurais aimé avoir le point de vue de l’adversaire. » [...]

Nul.
Ou à peu près.

Christophe Despaux

(Lire l’intégralité de l’article sur le site de Causeur)