L’impression du livre « Les Damnés de la Commune »

Petit reportage photo et grand moment d’émotion

Imprimer Partager sur Facebook Partager sur Twitter

Le 13 octobre 2017, je suis à Tournai, en Belgique, pour l’impression des pages intérieures de mon livre Les Damnés de la Commune.

Je découvre les locaux de cet imprimeur pour la première fois. Pourtant, l’imprimerie Lesaffre ne m’est pas totalement inconnue. J’ai à l’esprit les dessins d’Étienne Davodeau dans Les Ignorants (Futuropolis, 2011).

La machine qui imprime les pages des Damnés de la Commune est grande comme une rame de métro. Je suis impressionné par les moyens mis en œuvre pour fabriquer cet ouvrage sur lequel je travaille depuis six ans.
Voir l’aboutissement de ce long processus est pour moi un grand moment d’émotion.

À l’entrée de cette gigantesque machine : d’énormes bobines. 5,4 tonnes de papier, seulement pour les pages intérieures !
Il faudra compter, en plus, les pages de gardes (les pages colorées, au début et à la fin), les différents papiers de la couverture (car elle est un peu particulière) et, surtout, l’épais carton de cette couverture.

La machine boit l’encre qui descend du plafond par des tuyaux : cyan, magenta, jaune et noir. Il y a quatre blocs de couleur, qu’il faut multiplier par deux, pour chaque face.

Le conducteur de machine fait plusieurs essais que nous ajustons avec Estelle, chargée de fabrication des éditions Delcourt. Une grande feuille contient seize pages sur le recto et le verso. Elle constituera l’un des neuf cahiers du livre – qui fera donc cent quarante-quatre pages.

Nous vérifions chaque feuille et je signe le BAT (le bon à tirer).
Ça n’a l’air de rien, mais c’est un moment très émouvant.

Le calage et l’impression d’une feuille durent un peu plus d’une heure. À la fin de chaque passage, les grandes plaques de métal qui fixent l’encre sont retirées. Une par couleur.

À la sortie de l’immense machine, la palette se remplit.

Elle va rejoindre les autres. Il n’y a ici que la moitié des pages.

La couverture a été imprimée la semaine dernière, mais elle est aujourd’hui dans une autre entreprise qui réalise le marquage en creux – ou estampage – du titre. Ce travail sur la fabrication du livre le relie aux centaines d’estampes du XIXe siècle que j’ai utilisées pour le réaliser.

Couverture, pages de gardes et pages intérieures seront cousues, collées, coupées et assemblées la semaine prochaine.
Et le livre sera en librairies le 8 novembre.
Enfin !

Raphaël Meyssan