L’Histoire : « Un superbe livre aux images pleines de bruit et de fureur »

L’historien spécialiste de bande dessinée Pascal Ory signe un très bel article sur Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan dans la revue historique de janvier 2018

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Article de Pascal Ory sur Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan dans la revue L’Histoire.

Bande dessinée - Le Commune de Paris illustrée
Raphaël Meyssan crée une œuvre graphique et littéraire à partir de gravures originales

Extraits :

«  Les Damnés de la Commune est un superbe livre noir et blanc aux images pleines de bruit et de fureur, aux cadrages variés, ordonnées en un montage savant, très dynamique, et pourtant l’auteur n’est pas un « dessinateur » ; c’est un « graphiste ». C’est-à-dire qu’aucune des images de ces quelques 140 pages grand format n’est, au sens traditionnel du mot, son œuvre. Pourtant l’ensemble est incontestablement une création remarquable. »

« Passionné d’histoire et amateur d’imagerie, l’auteur est à la tête d’une impressionnante collection d’estampes et de périodiques illustrés. Il a puisé dans cette richesse pour faire remonter à la surface les images de l’« Année terrible », empruntées ici au Monde illustré, là à l’Illustrated London News, à moins que ce ne soit à une édition des Misérables ou des Mystères de Paris. Elles lui permettent de nous raconter trois destins qui s’entrecroisent, à un siècle et demi de distance : celui de Lavalette, celui de Victorine et celui de Raphaël Meyssan lui-même. »

« Lavalette est un communard, un gazier bellevillois, membre du Comité central de la garde nationale, premier organe dirigeant de l’insurrection. Victorine est une communarde, connue par un livre de mémoires publié en 1909, peut-être un peu réécrit par son compagnon, le libraire anarchiste Gustave Brocher. Raphaël Meyssan, quand à lui, se raconte – et c’est la plus grande originalité de ce livre – rêvant devant les images anciennes au point d’être aspiré par elles, cherchant à tâtons les traces laissées par Lavalette – le 6, rue Lesage où vécu celui-ci est aujourd’hui le lieu d’habitation de l’auteur –, jusqu’à découvrir sa tombe, inconnue des historiens, au cimetière de Bagneux. Outre les 15 000 documents qu’il a numérisés, il se plonge dans la mémoire communarde, cite Louise Michel ou Félix Pyat et n’oublie pas de donner pour finir la liste complète des références de ses emprunts. »

(Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan : lire l’article de Pascal Ory dans la revue L’Histoire de janvier 2018.)