Positive Rage : « Un véritable tour de force qui nous permet de revivre ce chapitre à part de l’Histoire de France »

Une critique du tome 1 de la bande dessinée de Raphaël Meyssan sur la Commune de Paris de 1871, le 14 janvier 2018

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« L’histoire de la Commune de Paris telle que vous ne l’avez jamais vue », annonce Delcourt. On est habitués à ce genre de formule dont usent trop rapidement les éditeurs mais cette fois, en l’occurrence, on ne peut qu’être d’accord.

 

« L’histoire de la Commune de Paris telle que vous ne l’avez jamais vue »

Car jugez-en plutôt : Raphaël Meyssan, qui ne dessine pas, s’est donc lancé dans le récit, d’une grande précision historique, des événements ayant abouti à l’insurrection du peuple de Paris, en 1871, contre le gouvernement provisoire dirigé par Thiers qui s’était empressé de signer l’armistice avec les Prussiens en leur abandonnant, au passage, l’Alsace et la Lorraine et une somme faramineuse en or puis de la répression de cette Commune de Paris. Comment ? En puisant dans les gravures, issues de journaux et de livres de l’époque. Des gravures qu’il a dû mettre un temps fou (six ans en fait) à sélectionner, puis à agencer, recadrer et mettre en page pour parvenir à une narration aussi précise que fluide. Un véritable tour de force qui nous permet de revivre ce chapitre à part de l’Histoire de France d’une façon singulière, dans la forme donc, mais aussi dans le fond puisque Raphaël Meyssan a fait le choix de raconter les événements, non pas du point de vue officiel (qui est celui que les gens connaissent habituellement) mais du point de vue de ceux qui l’ont vécu : un insurgé célèbre, Lavalette, et une parisienne lambda, Victorine B., à la façon d’un Howard Zinn dans son Une histoire populaire des États-Unis d’Amérique, formidable livre dont on ne cessera jamais de recommander la lecture.

« Revivre l’Histoire de France »

L’aventure a en fait commencé quand l’auteur s’est rendu compte que le dit Lavalette avait habité son immeuble. Il a donc tout simplement décidé d’enquêter sur cet homme pour en apprendre davantage sur sa vie : son engagement, ses idées et ses actes. Et comme ses recherches l’ont mené à Victorine B., il a décidé de raconter leurs histoires individuelles, prises dans la tourmente de l’Histoire avec un grand H. Bien lui en a pris : ses Damnés de la Commune est une merveilleuse réussite qui nous propose de voir l’envers du décor de ces événements. Vivement la suite (et fin) !

Sullivan

(Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan : lire la critique de Sullivan dans Positive Rage du 14 janvier 2018.)