Tout en BD : « Aussi passionnant qu’original »

Une critique de la bande dessinée de Raphaël Meyssan sur la Commune de Paris, le 23 janvier 2020

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La « semaine sanglante », l’épisode final de la Commune de Paris, racontée via un savant assemblage de gravures anciennes. Aussi passionnant qu’original.

Ils rêvaient d’un monde plus juste, ils sont morts par dizaines de milliers exécutés ou dans des prisons insalubres, quand ils n’ont pas fui la France. Le dernier opus des Damnés de la Commune raconte l’épisode final des 72 jours de l’insurrection parisienne : la « semaine sanglante », ces jours de mai 1871 où les Versaillais ont réussi à entrer dans Paris grâce à l’aide des Allemands.

Pour cet ultime hommage à tant d’hommes, de femmes et d’enfants anonymes, Raphaël Meyssan continue de suivre en fil rouge le destin des communards Lavalette – qui a habité l’immeuble de l’auteur quelque 150 ans plus tôt – et Victorine mais il retranscrit aussi ici les impressions partagées face au massacre de Malvina Blanchecotte, « opposée à la Commune mais modérée ». On sent toujours derrière le gros travail de documentation et de recherches dans les archives alors qu’évènements principaux et anecdotes nous sont contés. Quant à l’original parti pris graphique, il reste heureusement le même : un assemblage varié de gravures anciennes réarrangées, zoomées, recadrées ou découpées qui servent de bases aux dialogues et textes. Passionnant.

À noter qu’une adaptation audiovisuelle est prévue sur Arte en vue des 150 ans de la Commune en 2021.

(À lire sur Tout en BD.)