
Les Damnés de la Commune (Arte) : Histoire d’une révolution parisienne
A l’occasion des 150 ans de la Commune, Raphaël Meyssan nous plonge au cœur de cette révolution singulière, grâce à un étonnant dispositif esthétique.
Paris martyrisé
Pour détourner la colère du peuple, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse en 1870. Une déroute. Exit le Second Empire. Le peuple de Paris refuse l’armistice et retourne bientôt ses armes contre la nouvelle République défaitiste et conservatrice. La Commune de Paris, utopie sociale et anticléricale, est proclamée le 28 mars 1871. Deux mois plus tard, l’ordre républicain est rétabli dans le sang.
Le choc des gravures
Auteur du roman graphique Les Damnés de la Commune (Éditions Delcourt), Raphaël Meyssan en propose ici une passionnante adaptation avec ce documentaire intégralement réalisé à partir de gravures d’époque : « Issues des journaux et des livres publiés durant la Commune, elles constituent la matière première du film », explique l’auteur. Une belle manière de commémorer les 150 ans de cette douloureuse page historique, dont les conséquences ont irrigué nombre de combats politiques du XXe siècle.
Le poids des voix
Yolande Moreau prête la sienne à Victorine Brocher, dont les mémoires nous plongent, à hauteur de femme et des « misérables » décrits par Victor Hugo (1862), au cœur de cette « guerre civile » et de sa répression féroce : 20 000 fusillés. Douze comédiens, dont Simon Abkarian, Denis Podalydès, André Dussollier, Sandrine Bonnaire, Olivier Gourmet et Jacques Weber, donnent aussi de la voix.
Les Damnés de la Commune : mardi 23 mars à 20h50 sur Arte
Julien Barcilon
(Lire l’article sur le site de Télé 7 jours)

Les Damnés de la Commune
NOTRE AVIS
Cette évocation de la Commune de Paris est captivante sur le fond et la forme. La belle idée du réalisateur est d’aborder cette page d’histoire à travers les gravures parues dans la presse de l’époque. Le procédé rend le récit particulièrement vivant, à hauteur de communards, dans le fracas de cette insurrection populaire réprimée sans merci.
Julien Barcilon